Les défis du secteur de la viande bovine
Depuis la crise de la vache folle, le secteur de la viande bovine n’a pas eu à relever de défis aussi importants que ceux auxquels il devra faire face ces prochaines années.
Le premier défi concerne le Brexit. En 2019, le Royaume-Uni cessera d’être un État membre de l’Union européenne, et tout au plus jusqu’en 2020 il sera traité comme un État membre. Il faudra donc voir comment cela impactera le secteur au niveau des droits de douane et des échanges entre les pays. Il risque d’y avoir une concurrence énorme sur les prix entre les produits de l’Irlande, de la Pologne et du Mercosur.
Les principales conséquences sur le marché comprennent une augmentation de l’autosuffisance en viande dans l’UE qui passera de 102% (avec 28 États membres) à 116% (UE-27). En outre, une baisse des prix à la production est attendue, qui sera de -8,8% à court terme et de -5,5% à long terme. L’effondrement du marché de la viande bovine, estimé à 2,400 millions d’euros, se fera sentir dans tous les pays de l’Union.
Les tractations durant la période transitoire pourraient permettre de conclure des accords qui atténueraient les effets du Brexit.
Le deuxième défi fondamental concerne les négociations avec le Mercosur, qui ont débuté en 1995. Elles sont toujours en cours et un accord politique est attendu pour le mois d’avril.
Les risques liés à cet accord sur le secteur de la viande bovine sont un excédent important de viande de bœuf, avec pour conséquence une chute des prix à la source, une diminution de la production et, finalement, un risque de perte d’emplois.
QUELQUES SOLUTIONS
Cependant, certaines possibilités d’atténuer ces effets sont également à souligner. Les marchés étrangers continueront à être attractifs pour ce secteur et l’outil qui assurera sa continuité. Et les nouveaux accords de libre-échange seront essentiels pour maintenir l’équilibre commercial du bœuf.
À cet égard, la Commission européenne a adopté une nouvelle stratégie de négociation: si les barrières sanitaires ne sont pas levées, les négociations ne démarreront pas. En outre, le rôle des États membres est essentiel pour mener à bien les négociations et convenir de modèles de certificats d’exportation, car les opérateurs du secteur s’attendent à pénétrer des marchés prometteurs tels que le Japon, la Corée du Sud et la Chine.
Les mouvements prodéfense des animaux, l’empreinte carbone et le véganisme sont d’autres défis auxquels le secteur doit faire face.
Dans ce sens, les attentes de la société sur des aspects aussi sensibles que le bien-être des animaux et l’impact environnemental de la production doivent être prises en compte pour créer un nouveau discours et de nouvelles pratiques afin de reconquérir des consommateurs en manque de repères.