Les Français consomment moins de viande qu’avant le Covid
Pour cet article, les données utilisées concernent le moins de mars 2022. Ce mois est intéressant à étudier, car il correspond au début de l’inflation entrainée notamment par la guerre en Ukraine. Le constat est que les ménages français ont acheté moins de viande en mars 2022 qu’avant le Covid.
Le mois de mars 2022 marque une réelle rupture avec les mois de mars 2021 et 2020 concernant l’achat de viandes de boucherie. En effet, lors des deux précédentes années, les restaurants étant fermés, les Français ont beaucoup plus acheté de viande pour la consommer à leur domicile.
Le recul d’achat de viandes de boucherie est très important en mars 2022 comparé à mars 2021 (-12,4 %) et mars 2020 (-13,7 %).
Par contre, le chiffre important à retenir est que les achats de viandes de boucherie ont reculé de 11,8 % par rapport à mars 2019, période d’avant le Covid. Il y a donc une tendance de baisse, auxquels les bouchers et les GMS doivent se préparer.
Culture Viande qui analyse ces données proposées par Kantar Worldpanel tient à nuancer ces chiffres : « Cette diminution, qui touche toutes les espèces, n’est cependant pas spécifique aux viandes : elle est en lien avec une baisse générale de la consommation des produits frais en mars, confirmée par plusieurs sources. Kantar affiche ainsi une baisse de 9,1 % en volume sur l’ensemble des Produits frais traditionnels (PFT) ».
Les prix de la viande en hausse
La baisse des achats tient essentiellement à deux facteurs. On constate un recul de la fréquence d’achat ainsi qu’une diminution du panier moyen des consommateurs. Ces deux facteurs sont liés à l’inflation qui plombe le pouvoir d’achat et en particulier celui des ménages les moins aisés.
Concernant les prix moyens de la viande, il y a une hausse globale de 1,3 % en mars, mais avec des disparités. Pour l’agneau, la hausse est spectaculaire avec +10,3 %. Pour le bœuf la hausse est de +5,8 % et +4,7 % pour le veau. La hausse des prix pour la volaille est seulement de 1 %.
Par contre, le prix du porc est en recul avec -3,4 %, ce qui explique sûrement sa meilleure résistance à la baisse des volumes -4,2 %.
Toutes ces données montrent que les artisans bouchers doivent s’adapter à la situation actuelle. Plusieurs pistes sont à étudier comme la diversification de l’offre, notamment grâce aux plats cuisinés. L’importance d’avoir une gamme de prix ample est aussi primordiale afin de pouvoir toucher un large panel de consommateurs.