Foutez nous la paix

« Foutez nous la paix » ou l’agriculture Kafkaïenne

Isabelle Saporta vient de sortir son dernier livre intitulé : Foutez nous la paix. Son livre-enquête vient nous éclairer sur un mode de fonctionnement bien compliqué et opaque pour le monde de l’agriculture. Une situation Kafkaïenne due à des normes administratives et d’hygiène délirantes qui détruisent un savoir-faire artisanal au profit d’une production de masse et industrialisée qui montre de plus en plus ses limites.

 

Par divers exemples Isabelle Saporta nous montre que la vie des producteurs est devenue un enfer. Le système est devenu tellement complexe que de plus en plus d’agriculteurs mettent la clef sous la porte, faute de pouvoir dégager des bénéfices de leurs exploitations.

 

Le « manquement B04 grave » est l’un des exemples les plus parlants de ce délire. Dans le livre nous découvrons l’histoire d’un éleveur de volailles BIO qui désire fournir la cantine de son village. Mais faute d’avoir l’agrément nécessaire, plus de deux années d’attente et de démarches ont été nécessaires. Durant cette période, la cantine s’est fournie de poulets en provenance du Brésil, d’une qualité plus que douteuse et avec un impact environnemental énorme.

 

Foutez nous la paix vache

Le système favorise les grandes exploitations qui montrent leurs limites de nos jours

 

Un autre exemple surprenant est la « brigade de la hauteur de la végétation concurrentielle » qui se compose de personnes préposées à mesurer la hauteur de l’herbe aux pieds des vignes. Si l’herbe dépasse une certaine hauteur, il n’est pas possible d’avoir la dénomination, mais si on utilise du désherbant cela ne pose aucun problème. Les produits chimiques sont donc bien meilleurs que l’herbe dans ce système totalement délirant.

 

La hauteur de l'herbe sous les vignes doit être infime sinon les pesticides s'en chargeront

La hauteur de l’herbe sous les vignes doit être infime sinon les pesticides s’en chargeront

 

 

Dans l’ensemble, le livre « Foutez nous la paix », montre que toutes ces normes administratives et d’hygiène viennent favoriser les grandes exploitations industrielles, chose dans laquelle la France n’est vraiment pas leader et qui se vérifie avec la crise du lait et la crise porcine. Tout ceci au détriment des « artisans de la bonne chaire », qui sont synonymes de l’excellence à la Française et qui font notre réputation au niveau international.

 

Nous espérons sincèrement que des changements significatifs vont être adoptés, du côté des pouvoirs publics, mais aussi des consommateurs, qui doivent faire pression, pour pouvoir profiter de produits de qualité, respectueux des hommes et de la planète.